Le 5ème congrès international du l'éducation et du chien de compagnie se déroule en ce moment à Angers (ville très agréable). C'est un événement incontournable pour tous ceux qui s'intéressent à l'aspect scientifique du chien et son éducation. Vous pensez bien que je n'allais pas rater ça !

Florence Gaunet entame la journée. Chercheuse au Muséum national d'histoire naturelle, elle nous montre l'envers du décor lorsque l'on est éthologue. Tout d'abord, il faut poser une question, quitte à la reformuler après avoir étudié toute la bibliographie sur le sujet, bibliographie essentiellement en anglais et onéreuse soit dit en passant. Ensuite il va falloir imaginer une expérience qui pourra répondre à cette question, choisir les "cobayes", tout mettre en place, pour finalement observer, collecter les informations, les organiser, les analyser et les interprêter. Beaucoup plus de temps passé en paperasse qu'en observation ! Pour un résultat qui peut nous paraître, à nous personne lambda possédant un chien, évident et conforme à ce qu'on pouvait interprêter de notre vie quotidienne aux côtés de notre compagnon. Oui mais voilà, le chercheur fait preuve d'une rigueur scientifique qui va cautionner et valider ces observations. Et des études sur le comportement du chien il n'y en a pas beaucoup ! Le chien fait tellement partie de notre quotidien qu'il intéresse peu les chercheurs. L'animal sauvage attire davantage les faveurs de l'éthologue.

La deuxième conférence de la matinée était menée par la volontaire Geneviève Bernardin qui s'interrogeait sur la place du chien en ville. Ses actions en partenariat avec la communauté urbaine de Lyon sont variées (promenades canines, activités chiens-enfants, place du chien dans les transports en commun...) et montrent sa volonté de ne pas cloisonner la ville mais au contraire l'ouvrir à tous. Sous le concept attirant et en vogue de "politique du vivant en ville", il s'agit de transformer nos villes en lieu d'échange et de complémentarité entre l'humain, l'animal et le végétal. Il faut des espaces ouverts où tout le monde puisse se cotoyer. Il est important aussi de renouer le lien entre enfants et chiens, qu'ils puissent se rencontrer librement. Il faut intégrer les animaux au tissu urbain et non les mettre de côté. Ce sont des idées qu'il n'est pas facile de mettre en place tellement il y a de méfiance envers les chiens qui, dans l'esprit de certains citoyens, ne représentent que des nuisances (les fameuses déjections canines !). C'est une démarche pluridisciplinaire faisant appel à tous les acteurs du tissu urbain mais l'évolution semble déjà en marche dans certaines communes. Et c'est tant mieux !

L'après-midi, c'est Séverine Belkhir qui nous a parlé du bien-être en collectivité canine.Même si cela concerne principalement les refuges (ou les élevages), l'observation du bien-être de l'animal se fait aussi chez soi. Doctorante en éthologie, elle étudie l'organisation sociale dans des groupes de chiens vivant en refuge et fait partie de l'équipe du refuge de l'AVA (Aide aux vieux animaux).

Pour évaluer le bien-être du chien, il faut savoir quels sont ses besoins, quels sont les indicateurs de mal être, les comportements normaux, ceux qui sont anormaux, etc. Sachant qu'il y aura une variabilité d'un individu à l'autre. Par exemple certains chiens pourront être stressés par la présence d'un humain ou d'un autre chien dans leur enclos alors que d'autres seront au contraire plus apaisés. Les signaux de stress devront être reconnus pour déterminer quels sont les agents stresseurs. Puis, afin de favoriser le bien-être de l'animal, on va pouvoir aménager l'environnement : aménagements "animés" (congénères, humains...), aménagements "inanimés" (aliments à rechercher, jouets, plateformes...). Les mentalités évoluent et la notion de "bien-être" creuse son chemin et commence timidement à être prise en compte par nos politiques.

Voilà pour aujourd'hui !