Matgo Law avait écrit, dans le numéro du Barker daté de janvier/février 2000, un article sur le pelage du shar-pei. Il nous livrait son idée du "horse-coat" et du "brush-coat". En voici la traduction .

Clown-nosed Buddha

Le pelage du shar-pei

J'ai toujours considéré le pelage du shar-pei comme l'une des particularités propre à la race. D'ailleurs, cela a toujours constitué un sujet de controverse parmi les fans de shar-pei après que la race ait été introduite à l'étranger. Les différents points de vue sur le type de pelage découlent de plusieurs facteurs. A mon avis, la mauvaise compréhension de certains concepts culturels de vieux termes chinois a aggravé la confusion des faits et points de vue. Les gens de différents pays ont leur propre culture et concepts et sont naturellement enclins à voir et comprendre les choses d'une manière différente.

Les Anciens

Dans la culture chinoise, quand les gens décrivent ou expriment quelque chose (ou une situation), il est courant pour eux de le relier à quelque chose d'autre ou à une autre situation, de sorte que l'auditeur doit faire preuve d'imagination avant de saisir l’idée exacte. En ce qui concerne le shar-pei, j’ai entendu beaucoup de termes anciens qui décrivaient certaines caractéristiques de la race: horse-coat (poil de cheval) et brush-coat (poil de brosse) pour n’en citer que deux parmi beaucoup d’autres. Il existe aussi: bamboo-coat (poil de bambou), cotton-coat (poil de coton), needles-in-cotton (aiguilles dans du coton).

Tous ces termes sont des descriptions se référant au type de pelage. Il existe aussi de nombreux termes anciens pour décrire les autres caractéristiques du shar-pei.

Les gens de races différentes grandissent au sein de cultures différentes et ils comprennent et pensent avec des concepts différents. Le « horse-coat » d'un shar-pei dans le concept chinois est un pelage très, très court et doux (de longueur identique), comme du velours, ce qui n'est pas la texture la plus désirable de rudesse. Pourquoi cela ? Parce que la plupart des chevaux que nous voyons, dans la partie sud de la Chine, ont le poil rasé très court et lisse comme les magnifiques pur-sang arabes. Nous voyons rarement un cheval avec un poil long et frisé.

« Brush-coat » dans notre culture, se réfère à un type de pelage : des poils raides comme les poils d'une brosse à cheveux, certains courts, certains un peu plus longs, certains fins et d'autres plus grossiers. Quand vous passez la main sur le pelage, vous sentez que c'est une texture très dure qui pique votre peau. Ceci est considéré comme une bonne texture de poil pour un shar-pei. Dans l'esprit d'un Chinois, la "brosse" chez un brush-coat n'est pas une brosse longue et douce! Une caractéristique qu'il est intéressant de mentionner dans le débat sur le type de poil, est que la courte longueur, la dureté, la rigidité et la densité des poils de moustache sur le museau du shar-pei sont en étroite correspondance avec la courte longueur et la texture du pelage.

J'espère que mes lecteurs parviennent à comprendre ce que j'essaie de dire malgré ma faible maîtrise de la langue anglaise. J'ai constaté la différence de nombreux concepts culturels dès les premiers jours où j'ai tenté d'introduire la race à l'étranger, au début des années soixante-dix. J'ai donc toujours évité d'utiliser ces anciens termes chinois dans mes articles ou dans mes entretiens consacrés au shar-pei. Encore maintenant, je persiste à croire que lorsqu'on nous demande d'expliquer la race, il faut employer une approche pratique et descriptive détaillée de ses caractéristiques, de manière à être compréhensible par tous et en tous lieux.

Le type de pelage d’Annie et Buddha

Sur la base de nos concepts chinois, voici mon opinion sur le pelage de ces deux shar-pei :

Annie (Down-Homes Anne Revival) avait une bonne texture de poil ; les poils sont rudes et provoquent des démangeaisons lorsque vous passez votre main dessus ; pas très courts ; bonne densité, dressés et sans sous-poil. Ses moustaches étaient épaisses, courtes et raides. A chaque fois que je rentrais à la maison, elle reniflait les étranges odeurs que je rapportais. Je sentais ses moustaches pénétrer à travers mon pantalon et irriter mes jambes à moins que je ne porte un jeans ! Son pelage était au mieux après qu’elle ait mis au monde une portée et fait sa mue. Pour moi, Annie avait un très bon « brush-coat » si vous voulez que j’utilise ce vieux terme.

Buddha (Down-Homes Clown-Nosed Buddha) avait un pelage très court, avec une texture pas très rude, un peu comme du velours sur le dessus de son dos, dressé et sans sous-poil. Il avait aussi des moustaches très courtes, raides et solides, mais il ne m’a jamais reniflé de la même manière qu’Annie. Dans notre idée, Buddha serait considéré comme un «horse-coat", si on devait encore employer l’ancien terme chinois.

Pour moi, les deux types de pelage d'Annie et Buddha étaient corrects et très bons et répondaient aux nombreuses exigences du pelage d’un shar-pei. La préférence est donnée à celui d’Annie, car la texture doit toujours être prioritaire.

En me remémorant ces vieux chiens, je m'imagine encore les tenir dans mes bras et passer mes mains sur leur pelage encore une fois.

Anne Revival